Se présentant comme un nouveau format hôtelier, Edgar Suites rénove des bureaux ou des hôtels fatigués en «suites urbaines».
Par les temps qui courent, les locations Airbnbne sont pas toujours à la fête et la location touristique peut-être difficile à pratiquer légalement. Pourtant, Edgar Suites parvient à se faufiler entre ses écueils et développe peu à peu son concept. Il est vrai que cette société fondée en 2016 par Xavier O’Quin, professionnel de la location immobilière, avec Maxime et Grégoire Benoît, spécialistes de l’immobilier hôtelier, s’est immédiatement positionnée sur un créneau bien spécifique.
Il s’agit de se pencher exclusivement sur des surfaces commerciales (celles qu’il est facile d’exploiter légalement en location touristique) pour créer des «suites urbaines» qui sont louées via les grandes plateformes telles qu’Airbnb ou Booking. Leur créneau? La location de «moyenne durée», 4 à 5 jours, complétée actuellement par des séjours bien plus longs.
Concrètement, il s’agit d’espaces toujours situés dans l’hypercentre de grandes villes, disposant d’une cuisine parfaitement équipée offrant des services d’accueil et de conciergerie digitale. Le tout avec une déco personnalisée pour éviter la standardisation. Côté typologies, on retrouve quasiment tous les formats d’appartements, du studio au 4 pièces. Pour l’instant, la société qui exploite 17 sites n’est implantée qu’à Paris et Bordeaux (respectivement 15 et 2 adresses) mais pourrait aussi s’étendre à quelques capitales régionales pour peu que l’activité n’y soit pas trop saisonnière.
La cible immobilière privilégiée pour cette activité, ce sont des immeubles de bureaux ou des hôtels fatigués, d’une surface de 500 à 2500 m², qu’il faut remettre au goût du jour. Mais rien n’empêche de nicher ces suites urbaines dans un immeuble neuf (des discussions sont en cours avec des promoteurs) où même des versions mixtes où une partie seulement d’un immeuble serait consacrée à l’hébergement.
400.000 euros de travaux
Dans le 16e arrondissement de Paris, rue Le Marois, l’une des dernières implantations d’Edgar Suites illustre bien son modèle. Ce petit immeuble en R+3 avec ses quatre plateaux de 50 m² était loué en bureaux depuis 15 ans mais ne correspondait plus au goût du jour avec cette disposition très «verticale». Son propriétaire ne parvenait pas à trouver de nouveaux locataires à 350 €/m²/an. En optant pour la solution Edgar Suites, il a pu signer un bail commercial ferme de 12 ans lui assurant un loyer de 550 €/m²/an. En contrepartie, c’est le bailleur qui a financé intégralement les 400.000 euros de travaux mais cela lui permet d’avoir un immeuble plus au goût du jour. «Nous voulons être une boutique hôtel pour résidence hôtelière, résume Xavier O’Quin, le cofondateur. Il s’agit de mêler le meilleur de l’hôtellerie avec cette sensation d’être installé chez son cousin parisien branché plutôt que dans un environnement impersonnel et standardisé.»
Et pour garantir les meilleures notes possible de ses clients, incontournables quand on est commercialisé exclusivement sur des plateformes Internet, l’enseigne ne lésine pas sur les attentions. Au programme: dosettes à café, produits de beauté haut de gamme, abonnement Internet individuels pour chaque logement afin de garantir le meilleur débit possible. Cela n’empêche pas de maîtriser les coûts, notamment en faisant fabriquer bon nombre de meubles spécialement au Portugal.
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